Reste à charge des enseignants: une goutte de trop?

Publié le 20/03/2021 à 19:32
Reste à charge des enseignants: une goutte de trop?

Les tests salivaires déployés dans les écoles ne seront pas totalement gratuits pour les professeurs. Certes le reste à charge des enseignants à payer plafonne à un euro, mais pour beaucoup, la symbolique est forte: celle d’un pays qui ne considère pas – plus – ses professeurs. La précédente pilule déjà indigeste concernait l’absence de priorité dans les vaccinations, contrairement à nombre d’autres pays. 

 

 

Le reste à charge des enseignants qui ne passe pas

 

Il est des couleuvres qui ne passent pas. La dernière en date semble trop volumineuse pour l’Éducation nationale, pourtant habituée à les digérer depuis longtemps. Si la mise en place des tests salivaires (beaucoup plus confortables que les tests PCR) est gratuite pour les enfants au sein des écoles, les enseignants, majeurs, devront pour leur part débourser un euro pour se faire dépister. En cause la règle stricte de la Caisse primaire d’assurance maladie, qui pour ce type de prestation prélève automatiquement un euro sur la carte vitale pour la prochaine prestation. L’euro en question n’est donc pas à débourser au moment même du test.

 

Pour nombre d’enseignants, le prix à payer est symboliquement trop lourd. Les réactions ont aussitôt fusé, dénonçant l’aberration du procédé : les enseignants peuvent se faire tester gratuitement n’importe où (par test PCR), sauf sur leur propre lieu de travail. Surtout, il s’agit de la goute de trop dans un vase déjà rempli à ras bord d’exaspérations, avec auparavant l’absence du corps enseignant dans le calendrier des vaccinations prioritaires. Des preuves inutiles de la perte de considération du métier de professeur en France, déjà actée de puis de longues années.

 

 

Les enseignants non concernés par les vaccinations prioritaires

 

Face au tollé déclenché par cet euro symbolique, le ministère de l’Éducation s’est aussitôt défendu en rappelant le seul rôle de la CPAM dans l’affaire. M. Blanquer a tout de même jugé bon de s’impliquer personnellement dans l’affaire, en tentant d’apaiser les esprits au micro de BFM : “je suis en train d’étudier avec le ministère de la Santé la possibilité d’en finir avec cette règle“. Le ministre va donc “essayer” de supprimer l’euro symbolique, ce qui certes n’indique pas d’échéance possible, ni une réussite éventuelle.

 

En revanche, concernant la vaccination des enseignants, rien de semble devoir évoluer : ces derniers seront concernés selon leur tranche d’âge, sans distinction particulière. Une absence de priorité qui interroge, si ce n’est confirme le statut d’enseignant en France. Dans nombre d’autres pays à travers le monde, les professeurs ont au contraire fait partie des vaccinations prioritaires, comme en Allemagne, en Italie, au Portugal, aux USA ou encore au Chili. En début d’année, M. Blanquer avait pourtant évoqué son souhait de voir les enseignants vaccinés en mars, puis en avril, avant d’être récusé par le gouvernement.


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