Le Sénat favorise les langues régionales

Publié le 14/12/2020 à 16:39
Le Sénat favorise les langues régionales

Le Sénat vient d’adopter une proposition de loi favorisant l’enseignement des langues régionales à travers toute la France, sur les horaires normaux des classes. Un geste fort en faveur des régions à forte charge identitaire, et qui s’oppose aux récentes volontés du Premier ministre de limiter la démarche à “l’exception corse”. 

 

 

Langues régionales : “L’exception corse” bientôt généralisée?

 

À l’origine, il y a “l’exception corse”, avec la possibilité pour l’île française d’enseigner sa langue régionale en classe, et sur les horaires habituels. Face à la disparation progressive des langues régionales en métropole, le député Paul Molac (groupe Libertés et territoires) avait récemment déposé une proposition de loi pour généraliser “l’exception corse” à l’ensemble du pays. Le Premier ministre, bien que s’étant déclaré par le passé à plusieurs reprises favorable aux langues régionales, s’était pourtant exprimé nettement contre le projet de loi à l’Assemblé nationale, en s’opposant à l’enseignement sur les quotas d’horaires réguliers, et à l’obligation pour les communes d’aider financièrement les élèves souhaiter bénéficier d’un enseignement bilingue.

 

Le 10 décembre dernier, le Sénat s’est nettement inscrit dans le sens proposé par le député Molac, en contestant les deux points soulevés par le Premier ministre. La proposition de loi a ainsi été adoptée, stipulant la possibilité d’enseigner les langues régionales dans toute la France sur les horaires habituels, avec l’aide économique nécessaire de la part de l’État. Toutefois, selon le système législatif parlementaire, la loi devra repasser par l’Assemblée nationale avant d’être définitivement validée, laissant encore planer le doute sur son adoption complète.

 

 

Le développement des langues régionales, une réelle ambition gouvernementale?

 

Le projet de loi du député Molac compte de nombreux défenseurs dans les hémicycles parlementaires, dont notamment le sénateur de Haute-Corse Paulu Santu Parigi. Ce dernier c’était offusqué des propos du Premier ministre et de son offensive contre le projet de loi, “vidée de sa substance par la majorité à l’Assemblée nationale, confortée par un Gouvernement encore hanté par le fantôme de l’idéologie monolinguiste, par un Etat qui ânonne l’importance de soutenir les langues régionales tout en réduisant les moyens en leur faveur“.

 

L’orientation gouvernementale laissait pourtant jusqu’ici bon espoir aux défenseurs des langues régionales, avec le souhait affiché du Président de favoriser leur développement. M. Macron avait ainsi déclaré en 2018 vouloir faire de la Bretagne un “laboratoire” de décentralisation culturelle, développant plusieurs objectifs incluant les langues régionales, “qui ont un vrai rôle à jouer“. Le Président avait lancé un «Bevet Breizh» («Vive la Bretagne») percutant, laissant de quoi espérer aux régionalistes – au moins jusqu’au changement de cap de Matignon.


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