Examens en ligne : 250 tricheurs démasqués

Publié le 18/06/2020 à 17:54
Examens en ligne : 250 tricheurs démasqués

Peut-être la fin de la triche organisée? 250 étudiants fraudeurs viennent de faire les frais de l’efficacité d’un logiciel de détection de fraude, à l’occasion d’épreuves exceptionnellement en ligne. Phénomène historique, la fraude représentait jusqu’ici un mal rampant, plus ou moins tabou. 

 

 

Un logiciel anti-fraudeurs

 

Comme toutes les universités françaises, Nantes a procédé cette année à une cession d’examens tout à fait inédite, totalement en ligne. Une manière hors normes pour en finir avec un semestre très largement phagocyté par la crise sanitaire. Au total, ce sont 38 000 étudiants de plusieurs UFR (Unité de Formation et de Recherche) qui étaient concernés par les évaluations virtuelles. Pour les moins scrupuleux, l’occasion semblait idoine pour s’adonner plus librement à une discipline historique mais non académique : la triche. De fait, les examens à distance n’étaient pas surveillés directement.

 

Hélas – pour les fraudeurs – cette cession exceptionnelle était aussi l’occasion pour l’université de fourbir contre la fraude une arme de riposte, elle-aussi virtuelle. En l’occurrence un logiciel, qui n’avait rien de spécialement sophistiqué en soit, puisque conçu pour détecter les plagiats – l’un des outils classiques des navigateurs et plateformes de rédaction web. Un simple passage du logiciel sur les copies a vite permis d’isoler les copiés-collés, qui ne manquaient pas d’être tentant pour les étudiants isolés loin des yeux indiscrets. 250 étudiants nantais ont ainsi été pris par la patrouille, soit 0,65% des effectifs – une augmentation sensible par rapport aux précédentes éditions.

 

 

La triche universitaire, un phénomène accepté?

 

La triche est un phénomène pour le moins ancien dans les amphithéâtres. Un décret de 1897 prévoyait déjà d’interdire d’inscription les contrevenants pour cinq ans, voire à vie pour les cas les plus graves.  Souvent minimisé par les universités, cette infraction peut osciller entre la honte de la part de leurs auteurs, jusqu’à une certaine fierté, publiquement affichée sur les réseaux sociaux. Certaines disciplines sont plus concernées que d’autres, comme par exemples les sciences dures faisant appel aux QCM ne demandant qu’une réponse unique et rapide, et par définition très sensibles à la fraude.

 

Jusqu’à cette édition numérique 2020 des examens, le phénomène de la triche interpellait régulièrement, sans pour autant susciter de sérieuses mesures. Un rapport de 2007 évoquait ainsi un fort écart de perception du problème entre les étudiants et le corps enseignant : “La mission a constaté un écart important de perception du phénomène selon qu’elle interrogeait les professeurs et personnels éducatifs (qui la minimisaient) ou les étudiants (qui en faisaient une évocation inquiétante), pour ce qui concerne la fraude traditionnelle aux examens “sur table“. À voir si l’affaire nantaise donnera lieu à un véritable arsenal anti-triche pour l’avenir.

 

 

J’ai été expulsé du lycée pour avoir triché pendant un examen de métaphysique ; je lisais dans les pensées de mon voisin.” – Woody Allen. 


Cours de langue gratuit chez notre partenaire Babbel

Babbel

TEST GRATUIT
Contactez-nous