Aux origines de l’e-learning : “As We May Think” (1)

Publié le 18/08/2020 à 14:12
Aux origines de l’e-learning  : “As We May Think” (1)

Les débuts concrets de l’e-learning sur ordinateur datent des années 1960, mais les origines plongent leurs racines dans les années 1930-1940, sur fond de Seconde Guerre mondiale. Si le concept théorique de la “machine de Turing” pensé par le britannique Alan Turin est relativement bien connu, les travaux du scientifique américain Vannevar Bush sont moins célèbres. Ils portent pourtant en germe les fondements d’un savoir universel disponible dans un nouveau monde virtuel, internet. 

 

 

Vannevar Bush, scientifique en guerre

 

Né dans le Massachusetts en 1890, Vannevar Bush effectue des études d’ingénieur et se spécialise en électromécanique. Il suit les cours d’Harvard et obtient son doctorat au prestigieux Massachusetts Institute of Technology (MIT) au début des années 1920, où il enseigne par la suite. Très confiant en son potentiel, populaire voire ombrageux, Bush est nommé président en 1938 de la fondation de recherche scientifique Carnegie Institution à Washington. Il se rapproche des milieux gouvernementaux, et finit par prendre la tête en 1941 de l’Office of Scientific Research and Development (OSRD), un organisme d’État chargé de coordonner la recherche scientifique pour l’effort de guerre. Conseiller scientifique privé du président Roosevelt, disposant de crédits spéciaux quasi illimités de la Maison blanche, Bush est devenu l’un des hommes les plus influents des États-Unis.

 

Disposant d’un carnet d’adresse copieusement étoffé parmi les directeurs du supérieur et des plus grandes entreprises américaines, Vannevar Bush prend énergiquement en main la recherche scientifique. Profitant des apports des alliés britanniques incapables de rivaliser économiquement, Bush développe et produit des innovations décisives dans la victoire alliée : la pénicilline, un antiseptique permettant de lutter contre les infections bactériologiques, le radar, qui permet de détecter à longue distance les avions et les sous-marins, des “bombes” assurant de décrypter la machine Enigma navale allemande, ou encore un vaccin contre le typhus. La plus grande avancée technologique propulsée par l’OSRD reste cependant la bombe atomique, pensée, développée et produite en moins de trois ans, permettant entre autres raisons de terminer la Seconde Guerre mondiale durant l’été 1945.

 

 

Un pionnier de l’informatique

 

En parallèle à ses réalisations dans le cadre de la Seconde Guerre mondiale, Vannevar Bush possède une passion particulière : le calcul électromécanique, lointain ancêtre de l’informatique. Il participe au développement en 1931 d’un analyseur différentiel, un énorme calculateur semi-automatique capable de venir à bout d’équations complexes. Bush franchit une étape en 1938 en développant le Rapid Analytical Machine, un appareil tout électronique conçu pour décoder Enigma, qui toutefois se révèle peu efficace. Le premier ordinateur électronique et en partie programmable (“Colossus”) entre en service pendant la Seconde Guerre mondiale, réalisé par l’ingénieur britannique Tommy Flowers.

 

Accaparé par ses activités à la tête de l’OSRD, Bush revient à sa passion pour les débuts de l’informatique quelques semaines avant la fin de la guerre. Reprenant des travaux débutés avant la guerre, Bush les développe et publie un long article en juillet 1945 dans le magazine culturel Atlantic Monthly, intitulé As We May Think (“Comme nous pourrions penser”). Se proposant d’utiliser la recherche scientifique à des fins plus pacifiques que l’effort militaire, Bush y développe le principe du “Memex”, un objet virtuel préfigurant ce qui sera appelé le web…

 

 

À suivre dans le deuxième épisode, la publication de l’article As We May Think à l’été 1945, sur fond des bombardements atomiques sur le Japon.


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