Numérique et sciences informatiques : un échec total

Publié le 02/07/2021 à 16:08
Numérique et sciences informatiques : un échec total

Le “Numérique et sciences informatiques” est loin d’avoir les faveurs des lycéens, contrairement aux espérances sur cette spécialité pourtant dans l’ère du temps. Malgré un marché de l’emploi très dynamique, cet enseignement est massivement abandonné dès la classe de première, pour des raisons pratiques mais aussi sociales. 

 

 

Un marché de l’informatique porteur

 

L’idée pouvait sembler pertinente : les jeunes générations baignant dans le numérique, pourquoi ne pas introduire une spécialité “Numérique et sciences informatiques” (NSI) parmi les douze enseignements de spécialité existant en seconde? De quoi a priori favoriser l’intégration sur un marché de l’emploi de l’informatique très dynamique, les besoins en spécialistes étant colossaux et les statuts attractifs : 85% de CDI signés. Parmi les secteurs recrutant le plus figurent l’édition de logiciel, l’e-commerce et les milieux de la finance, avec des métiers comme développeur web, webmaster, webdesigner, responsable SEP, chef de projet web ou encore traffic manager.

 

De la théorie à la pratique, la désillusion a cependant été particulièrement lourde. En seconde, les élèves choisissent trois spécialités, et doivent en abandonner une en première. La première année suivant son intégration dans les douze spécialités, le NSI avait été abandonné à près de 54%. Cette année, plus de la moitié des lycéens ont encore décidé de s’en passer en prévision de leur BAC, et aussi de leur future carrière. Le NSI vient ainsi juste derrière “Littérature, langues et cultures de l’Antiquité” dans les spécialités les plus abandonnées.

 

 

“Numérique et sciences informatiques”: les causes d’un fiasco

 

Au moins deux raisons sont avancées pour justifier un tel échec, en apparence surprenant. Le premier est le décalage entre l’univers numérique familier des élèves, et les réalités de l’informatique appliquées au marché de l’emploi. L’aspect ludique des réseaux sociaux ne se retrouve guère dans le sérieux pas toujours enthousiasmant des logiciels, du développement web ou du SEO. Par ailleurs, les carences en matériel selon les établissements peuvent décisivement impacter le choix des lycéens, avec des ordinateurs peu performants, des salles informatiques non disponibles, ou des professeurs formés trop peu nombreux.

 

Une autre raison semble plus indirecte: celle de la pression familiale, avec la volonté d’éviter des carrières en informatique perçues comme peu valorisantes. Le choix des disciplines se reporte ainsi vers les sciences dures telles les mathématiques, les sciences et la physique, considérées comme gage efficace et aussi lucratif d’insertion professionnelle sur le marché de l’emploi, où à l’inverse les sciences humaines et sociales ont été balayées faute de rentabilité.

 


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