L’éducation irakienne à l’agonie

Publié le 04/11/2019 à 11:56
L’éducation irakienne à l’agonie

Parmi les raisons des troubles meurtriers en cours en Irak figure la dérive du service public, miné par la corruption, incapable de faire face aux besoins élémentaires de la population. L’éducation fait partie des services en perdition, avec en 2018 près de 250 000 enfants déscolarisés.

 

 

La moitié des écoles détruites

 

Depuis le début du mois d’octobre les grandes villes irakiennes sont le théâtre de vastes manifestations violamment réprimées, couronnant un mouvement de protestations démarré au cours de l’été 2018. Les Irakiens dénoncent l’inefficacité gouvernementale observée depuis l’intervention américaine en 2003, résultant en un régime sappé par la corruption, avec un important taux de chômage, une violence endémique et des services publics laissés à l’abandon. C’est notamment le cas de l’Education, dans un pays où pourtant 2,5 millions d’enfants auraient besoin d’une assistance scolaire.

 

Outre l’inefficacité des services publics, l’éducation irakienne a fortement souffert de l’interminable guerre civile, conclue théoriquement en 2017 avec la défaite de DAESH – bien que les attentats perdurent. Au total la moitié des bâtiments scolaires ont été détruits ou endommagés, dont la plupart non reconstruits. Les cours s’effectuent au mieux dans des préfabriqués, avec des conditions déplorables.

 

 

Un manque criant d’enseignants

 

La guerre civile irakienne s’est traduite par un manque désastreux du nombre d’enseignants, stoppant ex abrupto le recrutement des nouveaux professeurs. Depuis 2014, le déficit est de l’ordre de 32%. Faute d’enseignants des dizaines de milliers d’enfants ne suivent plus l’école primaire, avec 10% des filles et 7% des garçons absents. Au collège c’est encore pire, avec 28% des filles descolarisées et 15% des garçons. Une autre conséquence tient à la baisse de niveau des salles de classe littérallement submergées, avec parfois 650 élèves pour un seul professeur.

 

Pour pallier le manque d’enseignants, le recours aux volontaires s’impose. A Mossoul, ravagée lors de sa libération en 2017, pas moins de 21 000 volontaires tentent d’épauler le même nombre d’enseignants réguliers. Une solution de fortune et peu sûre, les volontaires n’ayant aucune formation pédagogique et pas forcément les connaissances requises, tout en étant peu ou non payés.

 

 

La guerre en Irak est le deuxième conflit le plus meurtrier du XXI siècle, avec près de 300 000 victimes depuis 2003.

 


Cours de langue gratuit chez notre partenaire Babbel

Babbel

TEST GRATUIT
Contactez-nous