Des “pions” pour aider les enseignants

Publié le 28/01/2020 à 16:29
Des “pions” pour aider les enseignants

Comment faire face à la crise des vocations dans l’enseignement, sans pour autant rendre le métier plus attractif – notamment en augmentant les salaires? Une solution est en cours d’étude, consistant à faire appel aux assistants d’éducations, les fameux “pions”, dans les académies et les matières les plus en crise. 

 

 

Un prérecrutement en licence 2

 

Le métier d’enseignant ne fait plus rêver depuis longtemps. Avec des conditions de travail toujours plus alarmantes et des salaires parmi les plus bas d’Europe, les concours de l’enseignement attirent de moins en moins de candidats. Conjugué aux départs massifs à la retraite, le problème devient de plus en plus criant, notamment en région parisienne. Augmenter les rémunérations de façon conséquente constituerait assurément un bon début pour redresser la barre, mais telle n’est pas l’intention officielle, qui consiste depuis de longues années à bricoler des solutions hasardeuses afin de parer l’urgence aux moindres coûts.

 

La dernière en date consiste à faire appel aux assistants d’éducation inscrits en parallèle au moins en deuxième année de licence. Une manière d’avancer le “prérecrutement” déjà actuellement en cours, jusqu’ici fixé à la quatrième année d’étude, soit le master 1. La démarche, présentée comme une passerelle entre la licence et le master afin de favoriser les vocations, permet aussi (surtout?) de réaliser une opération économique, en utilisant des forces vives disponibles sans avoir à s’interroger plus en avant sur la crise des vocations.

 

 

693 euros par mois en L2

 

Le déploiement des assistants d’éducation vise à terme à faire face au déficit des enseignants, avec un objectif affiché de disposer chaque année de 9 000 à 10 000 assistants. Le lancement de l’opération commence assez mal, avec seulement 1 187 personnels recrutés sur les 1 500 visés. Plusieurs matières en crise ont été ciblées, notamment l’allemand et les mathématiques, largement désertées ces dernières années aux concours de l’enseignement. Les académies les plus sinistrées ont été en priorité concernées, notamment Créteil, qui a reçu 195 étudiants en L2. Pour les prochaines cessions, l’objectif affiché et de recruter 3 000 nouveaux assistants d’éducation chaque année.

 

À tout labeur mérite salaire : les étudiants en L2, même encore au stade de l’observation, percevront un salaire mensuel net de 693 euros. La rémunération progresse au fil des années et de l’implication de l’enseignement, pour atteindre 980 euros en master, éventuellement cumulables avec une bourse. Les réactions des syndicats relèvent sans surprise de la rationalité, pointant du doigt l’utilisation modulable et économiques de remplaçants. Un système plus ou moins comparable dans le supérieur aux vacataires, également recrutés parmi les étudiants pour faire à la pénurie dramatique de postes d’enseignants-chercheurs.

 

 

L’enseignement devrait être ainsi : celui qui le reçoit le recueille comme un don inestimable mais jamais comme une contrainte pénible.” – Albert Einstein 


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