Les malheurs de l’éducation au Kosovo

Publié le 29/07/2019 à 09:15
Les malheurs de l’éducation au Kosovo

Vingt ans après la guerre du Kosovo, la jeune nation (dont l’indépendance n’a pas été reconnue par l’ONU) peine à surmonter ses cicatrices. L’éducation est toujours loin d’être une priorité, au point de manquer d’établissements scolaires pour accueillir l’importante jeunesse du pays. 

 

 

Une scolarité à la dérive

 

Faute de priorité, la scolarité au Kosovo s’avère déficiente dès le début. A peine 10% des enfants de moins de 6 ans sont scolarisés. L’école primaire est loin de concerner l’ensemble des élèves, contraints de s’y rendre par roulements du fait du manque d’infrastructures. Ce défaut d’encadrement conduit des dizaines de milliers d’enfants à la déscolarisation, et à mener des emplois précaires, ou à s’adonner à la mendicité.

 

Sans surprise les résultats de l’enseignement au Kosovo sont pour le moins déficients, comme le relève la dernière étude en date du PISA 2015. En mathématiques et en sciences les élèves kosovars se classent à l’antépénultième position (68ème). C’est encore pire pour la lecture, avec la dernière place partagée avec le Liban. La prochaine édition 2019 du PISA ne devrait guère amener d’améliorations.

 

 

Inégalités et chômage démesuré

 

L’accès à l’enseignement secondaire est marqué par de fortes inégalités. Si la grande majorité (95%) des garçons peuvent espérer passer par le collège et le lycée, cette donnée tombe à 70% pour les filles. Cette différence touche aussi les nombreuses minorités du pays, dont un quart n’est pas inscrit à l’école, contrairement à quasiment tous les élèves kosovars d’origine albanaise (98%).

 

Même pour les élèves scolarisés, les perspectives ne sont guère brillantes. Les universités du Kosovo ne font pas particulièrement partie des plus brillantes du monde. Les formations proposées sont généralement décalées des normes de l’emploi, avec par ailleurs une attirance noble mais peu réaliste des étudiants kosovars pour les sciences humaines. Au total 25 000 personnes rentrent sur le marché de l’emploi chaque année, alors que la croissance annuelle de 4% ne saurait fournir un emploi pour tous. Le chômage concerne ainsi près du tiers des actifs.

 

 

Sources : “Enfants du Kosovo” (humanium.org), “Kosovo : un chômage structurel massif qui n’a aucune chance de se résorber” (Le Courrier des Balkans, 5 mars 2018). 

 

 

 


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