[Éducation nationale] Le système de notation français résiste encore aux réformes

Publié le 11/12/2015 à 11:50
[Éducation nationale] Le système de notation français résiste encore aux réformes

Supprimer ou tout au moins réformer le système des notations ? L’idée fait son chemin à travers plusieurs pays dans le monde. En France il n’est pour l’instant pas question de toucher aux notes par disciplines, même si l’évaluation du socle commun (somme des acquis à l’âge de 16 ans) pourrait évoluer dès cet automne vers de nouvelles formes de notations. Le système de notation sur français demeure une solide originalité, datant de 1890.

 

 

Les notes sur 10 ou sur 20 restent en vigueur, pour l’instant

 

Les notes et les écoliers français, de la joie aux larmes, en passant par l’indifférence… Une longue histoire, de plus en plus fréquemment remise en question, qui devrait cependant perdurer pour quelque temps. En septembre dernier, le journal le Monde s’était enquit de l’avis du ministère de l’Éducation : « L’échelle évoquée par Europe 1 est une réflexion menée sur le suivi du socle commun de connaissances, de compétences et de culture, et ne correspond absolument pas aux notes dans les disciplines ».

 

En ce qui concerne l’évaluation du socle commun, les propositions viseraient à mesurer les progrès globaux du CP à la 6ème par des notes allant de 1 à 4. Pour le collège, ces évaluations de positionnement iraient de 1 à 5. Une telle évolution, bien qu’en soit relativement modérée, entraînerait probablement de sérieux débats, comme toujours passionnés lorsqu’il s’agit de réformer l’Éducation nationale. Nombre d’enseignants demeurent très attachés au système de notation national, qu’ils ont eux-mêmes connu tout au long de leur scolarité.

 

 

La notation chiffrée, un enjeu de débats européen

 

Parmi les voisins européens, il n’est pas de réelle homogénéité des notations, même si aucun n’utilise les doubles notations sur 10 (primaire) et sur 20 (secondaire et supérieur). La Finlande, présentée comme modèle dans l’éducation, laisse une assez grande liberté à ses écoles pour mesurer les performances des élèves. Si les appréciations et les autoévaluations sont largement pratiquées, les notes chiffrées sont officiellement déconseillées. L’Allemagne note ses élèves de 1 à 6, puis de 0 à 15. Les jeunes Anglais sont également notés par chiffres, mais bénéficient d’encouragements annexes plus « humains », symbolisés par des stickers « well done ».

 

D’autres pays comme la Suisse et le Danemark ont été un temps séduits par l’abandon complet du système de notation chiffré. Face aux piètres résultats engendrés par les nouveaux systèmes de notation, ces deux pays ont fait marche arrière et sont revenus aux sanctions chiffrées, jugées comme plus objectives et plus efficaces contre les éventuelles protestations des parents, eux-aussi habitués aux anciens systèmes de notations.

           

 

Mieux vaut-il une évaluation chiffrée ou un commentaire rédigé ? Ou les deux ? Ou une autre forme de jugement ? Autant de questions qui pour l’instant ne font pas encore réellement débat, faute de nouvelle règlementation. Cependant, il est aisé d’imaginer qu’il s’agit là d’une bombe à retardement, comme toute réforme de l’Éducation nationale, qui détonera dans un temps probablement peu éloigné.


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