[École] Les malheurs de l’Éducation nord-coréenne

Publié le 04/06/2018 à 08:00
[École] Les malheurs de l’Éducation nord-coréenne

L’enseignement en Corée du Nord demeure difficile à évaluer, faute de la chappe totalitariste implacable recouvrant le pays. Malgré un taux d’alphabétisation comparable aux nations modernes, le culte de la personnalité écrase l’Éducation nationale, comme figée dans l’histoire, de manière comparable à l’ancienne URSS de Staline.

 

 

L’auto-critique imposée en classe

 

Si la Corée du Sud brille à l’internationale avec ses performances scolaires (bien qu’au prix d’une dure pression sur les enfants et étudiants), il en est tout autrement pour la Corée du Nord, presque totalement repliée sur elle-même. L’enseignement y est gratuit jusqu’à 17 ans, puis une très dure sélection permet d’accéder aux 280 établissements du supérieur de la nation, qui abrite 300 000 étudiants. L’accent de l’enseignement est surtout porté sur les sciences, le sport et le dessin, avec par ailleurs un taux d’alphabétisation proche de 100%.

 

Mais derrière l’envers du décor, le totalitarisme s’invite massivement dans l’éducation, avec un culte de la personnalité écrasant dédié au leader coréen. Par ailleurs, chaque semaine se déroulerait une séance d’auto-critique devant toute la classe (incluant les enseignants), comme le révèle notamment le témoignage d’une jeune élève qui a réussi à gagner la Corée du Sud : « A l’école, j’ai appris l’histoire et les idées de Kim Il-sung et de Kim Jong-il. Je faisais également partie d’une organisation de jeunesse. Il s’agissait d’un groupe de dix personnes et si une personne manquait à l’appel plusieurs fois, nous devions aller la chercher directement. Tous les jours, il y avait une séance lors de laquelle nous devions nous repentir pour nos fautes et accuser les autres des leurs. »

 

 

L’Éducation pervertie

 

Autre caractéristique notable de l’éducation nord-coréenne, celle-ci n’a pas vocation à servir d’ascenseur social, mais surtout à formater les étudiants pour en faire de « bons » citoyens. « Un des aspects de la vie en Corée du Nord est que, si vous êtes né dans une famille de mineurs, les enfants ne pourront que devenir mineurs. Aucune liberté de choix n’existe », déclare ainsi la jeune étudiante réfugiée. L’université, fortement corrompue, n’est par ailleurs souvent accessible qu’aux plus fortunés.

 

Comme à l’époque totalitariste de l’ancien bloc communiste d’URSS, on ne plaisante pas avec le respect de l’autorité. L’ancien ministre de l’Éducation et vice-premier ministre Kim Yong-Jin a payé durement en 2016 une faute supposée (peut-être de s’être endormi au cours d’une réunion), qui lui a valu d’être qualifié « d’agitateur anti-parti et anti-révolutionnaire ». Une attitude provoquante largement intolérable, qui a sur le champs valu au ministre de l’Éducation d’être passé par les armes.

 

 

Kim Yong-Jin est loin d’être le seul officiel à subir les humeurs du maître nord-coréen, qui n’a pas hésité à récemment faire fusiller son propre chef d’état-major des armées et son ministre de la Défense – au canon mitrailleurs anti-aérien.


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