[Interview] Valérie Ollivier évoque pour Educadis ses missions d’ingénierie pédagogique dans le numérique

Publié le 13/10/2014 à 12:45
[Interview] Valérie Ollivier évoque pour Educadis ses missions d’ingénierie pédagogique dans le numérique

Vous êtes spécialisée en « ingénierie pédagogique numérique » ; que recouvre cette formation ?

 

La spécificité de l’ingénieur pédagogique est de réaliser l’interface entre le corps enseignant et le développeur informatique. J’aide ainsi nos équipes à rentrer dans de nouvelles pratiques, à connaître les nouveaux usages du web en pédagogie. Je conçois des modules de formation à distance, ce qui passe par la création d’un scénario pédagogique et l’intégration de ressources dans un média. Il s’agit d’un métier en constante évolution, très polyvalent et où la médiation tient un rôle décisif.

 

Quelles sont vos fonctions au sein de la CCI de Nantes – Saint-Nazaire, où vous êtes actuellement chargée de mission e-learning ?

 

Je travaille dans le cadre de la Direction du Développement de l’Alternance, une des Directions de la CCI de Nantes St-Nazaire. J’y développe la mise en place de projets de formations mixtes (formation en présentiel et à distance). Je travaille avec le CFA Accipio de la Chambre de Commerce de Nantes St-Nazaire qui est spécialisé dans le domaine du tertiaire et des métiers commerciaux. Mes fonctions concernent principalement la pédagogie numérique dans le cadre de l’alternance.

 

En quoi l’e-learning est-il spécialement adapté à vos missions ?

           

Nous avons des publics assez hétérogènes, qui varient en formation, et qui n’ont pas forcément le même niveau. Nous avons relevé des lacunes dans les savoirs fondamentaux, en mathématiques et en français (expression écrite et compréhension de texte), des savoirs pourtant transverses et nécessaires dans la vie professionnelle. L’e-learning permet de remédier avec succès à ces lacunes. Nous travaillons sur l’individualisation des parcours, en nous adaptant aux besoins des apprenants. Nous développons également des modules d’auto-formations, pour permettre aux apprenants de renforcer eux-mêmes leurs savoirs. L’e-learning permet d’intervenir en amont du cours, en positionnant l’apprenant, puis durant le cours en présentiel en enrichissant l’apprentissage grâce à l’usage des TICE. Il permet enfin, en aval, de vérifier les acquis. Pour mettre en place ces dispositifs complexes, nous accompagnons en parallèle nos équipes pédagogiques et nos formateurs dans le changement et développons leurs compétences via des actions de sensibilisation à la pédagogie numérique. A ce titre nous avons lancé des « Digi-cafés » qui sont des temps de rencontre essentiels et conviviaux permettant de découvrir de nouveaux usages du web en pédagogie et des outils innovants.  

 

Pouvez-vous indiquer quelques exemples d’usage des TICE ?

           

Nous sommes particulièrement tournés vers les outils du web 2.0, avec des outils en lignes collaboratifs, d’actualisation, de partage des savoirs et des contenus ; des concepts assez nouveau, dont l’utilisation déclenche encore des réticences. Mon rôle est aussi de filtrer et faciliter les choix, car de nombreux outils passionnants et innovants existent, mais il est nécessaire de rester au plus près des besoins pédagogiques des formateurs, qui ont besoin d’être accompagnés dans l’accès aux ressources sur le net. Nous travaillons beaucoup en particulier sur les MOOCs, essentiels dans notre projet de mise en œuvre de formation à distance.

 

Quelle est votre vision de l’e-learning pour les prochaines années, dans le monde de l’entreprise et d’une façon générale dans l’apprentissage ?

 

L’avenir est assuré pour l’e-learning, avec d’ores et déjà des choses très intéressantes en cours de développement. L’ouverture des savoirs, les communautés de forums, les réseaux sociaux ont beaucoup d’avenir. La France est certes en retard par rapport aux Etats-Unis et aux pays anglo-saxons, mais elle possède une spécificité. Le travail sur les usages y est plus important que les avancées technologiques. Il faut rester dans l’humain, dans la proximité. Le tout e-learning n’est pas efficace, c’est prouvé. La généralisation des MOOCs permet d’accéder aux cours des plus prestigieuses universités. Même si l’e-learning n’est pas forcément adapté à tous les projets et à toutes les entreprises, celles-ci commencent massivement à adopter les MOOCs, et en général le digital learning. Je trouve cela formidable.

 

 Merci à Valérie Ollivier d’avoir répondu aux questions d’Educadis.

Crédit photo: Clément Jablanczy


 


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