« Le Grand Plan numérique » et les ambitions de François Hollande pour l’Education nationale

Publié le 07/11/2014 à 11:49

Hier soir se déroulait à Paris le meeting « Dessine-moi une école » de l’association ED 21, un organisme accélérateur de projets éducatifs. Parmi les invités figurait Deborah Elalouf, fondatrice d’entreprise et également coordonnatrice, sur l’invitation du gouvernement, d’un plan exploratoire pour l’éducation numérique. Au même moment le président François Hollande intervenait devant les Français, évoquant fort à propos cette thématique redondante depuis plusieurs décennies.

 

Deborah Elalouf, experte dans l’éducation et le numérique

 

Deborah Elalouf est la fondatrice de Tralalère, une entreprise spécialisée dans la pédagogie éducative interactive. La société entend placer les nouvelles technologies  numériques au service de l’enseignement, depuis l’école primaire jusqu’au lycée. Une vaste ambition qui engendre des réalisations concrètes : « Tralalere produit des dessins animés, des sites internet, des jeux pas bêtes du tout, des serious games, des dispositifs interactifs muséographiques, des jeux de cartes, des livres numériques enrichis, etc ». L’entreprise est également engagée dans des programmes de sensibilisation aux côtés de la Commission européenne et de plusieurs ministères. Deborah Elalouf a été reconnue pour son expertise en octobre 2013 par l’ex ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg, en étant nommée chef de fil E-éducation, l’un des 34 plans de la nouvelle France industrielle projetés par le gouvernement de François Hollande.

 

Un « grand plan pour le numérique » ambitieux

 

Au cours de son intervention télévisuelle, le président de la république est revenu sur ce projet E-éducation, en annonçant pour la troisième fois depuis deux mois un grand plan numérique. « On veut que l’éducation nationale, à l’horizon 2017, soit avec le numérique partout, de l’école jusqu’au lycée », a martelé le chef de l’état. Avec cette fois-ci des révélations (un peu) plus concrètes : « expériences » dans certains établissements en 2015 avec « des cours de codage » ; à la rentrée 2016, « tous les élèves de cinquième auront une tablette ». Une facture assurément élevée pour équiper les 800 000 collégiens de 5ème, même si François Hollande tente de dissiper le spectre d’une simple distribution de masse sans suites : il ne devrait pas s’agir « d’une offrande avant un rendez-vous électoral », et les élèves disposeront « d’une formation ». L’ambition du président français en matière d’E-éducation semble en revanche gargantuesque lorsqu’il affirme : « on doit être les premiers pour le numérique », avant de citer le brillant exemple du Canada. Une tâche pour le moins pharaonique, si ce n’est extra-terrestre, vu le retard de la France sur les Etats-Unis et le Japon

Les annonces du gouvernement en faveur du numérique et de l’éducation sont assurément encourageantes pour l’enseignement national, à défaut d’être encore précises. Face à l’ampleur technique de l’entreprise et aux fortes réticences morales, l’ambition et le courage représentent des vertus nécessaire. Mais les actes devront suivre les paroles, c’est à dire résister à la fuite du temps implacable et aux retards déjà subis, et survivre au couperet potentiellement redoutable des élections présidentielles de 2017.

 


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